Sur le trottoir d’en face

C’est l’hiver blanc comme neige
Je marche toujours
Dans les rues pleines de vies
Où tournent les manèges
Les flocons de la nuit     

Tout était si beau
Je ne pouvais le croire mais,
Dans un tout autre décor
De parfait désaccord
Mes yeux se sont figés

Mon visage s’est arrêté
Sur ce pauvre homme perdu
Un mendiant marqué
Par l’ennui et le temps
Par le manque et l’argent

Un air de « s’il vous plaît »
Qui vous supplie d’aider,
Quand le besoin fragile
Devient une habitude
Nécessaire à l’exil

Il me tendait la main
Sur le trottoir d’en face
Et contemplait le vide
Un peu saoule
Affaibli et assis


Accompagné de son chien
La bouteille à la main
En attendant la faim
La clope dans l’autre…
En attendant la fin

Il  me regardait au loin
De son sourire en coin
« Tu as tout, moi j’ai rien »
Un seul sou et encore…
Pas même un lingot d’or

Ce que je porte un faux trésor
Des chaussures sans lacets
Des vêtements déchirés
Un bonheur déchiré…
L’alcool pour oublier


J’ai si froid maintenant

Sous ma couverture salie
Laisse-moi seulement prier
Pour ne plus ressembler
A un
« clochard », un sans-abris


C’est l’hiver blanc comme neige
Je marche toujours
Dans les rues pleines de vies
Où tournent les manèges
Les flocons de la nuit,

Dans les rues pleines de vies
Où tournent les manèges,
Les flocons de la nuit
Je suis la goutte
Des flocons de l’ennui

Je suis la goutte
Des flocons de l’ennui



 

Sujet: Sur le trottoir d'en face

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